un étrange soir...

Juliette ne revint pas le soir meme. Ni même le lendemain soir. Ni le surlendemain. En fait, elle disparut pendant une semaine.

Elle réaparut dans la foret, un soir d'orage, froid et sombre, le regard vide, diverses plaies encore en sang un peu partout sur elle. Elle était trempée, les traits exprimant une profonde fatigue. Elle fuyait un ennemi qui l'avait depuis longtemps laisser fuir, un ennemi impossible a détruire. Elle était trop faible pour se reperer, pour tenter de retrouver la cabane.

Pourtnat, sans le savoir, elle se retrouva non loin de la cabane, sur le bord de la petite rivière. Elle s'y laissa tomber, sans force, sanglotante, effrayée par l'ennemi qui, pour elle, allait arriver pour la reprendre.

À demi-consciente, près de la mort, délirante, souffrant à chaque goute de pluie qui tombait sur elle, elle était condamnée à la mort si on la laissait ainsi.

Jorvik, qui, après deux jours sans Juliette, s'était mit à la chercher partout. Apres quatre, il se mit à paniquer et à la fin de la semaine, il errait partout, comme un fou qui chercher toujours aux mêmes endroits: La cabane, la rivière, le rues et l'auberge. Convaincu de la trouver à un de ces endroits, mais sachant qu'il avait autant de chances de la retrouver vivante que d'être resté avec toute sa tête, il pleurait à chaque fin de ronde, qu'il faisait une dizaine de fois par jour, oubliant de manger et dormir. Le septième jour, il s'effondrit de douleur, fatigue mais surtout de soif, il réalisa que c'était surhumain, même pour lui, de ne pas être mort rapidement à force de se dépêcher d'un endroit à l'autre avec la quantité d'eau qu'il buvait. Il se rendit rapidement au ruisseau, un morceau d'ours dans la main. Il faillit s'évanouïr d'étonnement en voyant Juliette, couchée près de la source.

-Jer... Jeg jer.... Juliette! Elske

Les mots sortaient de sa bouche comme si chaque phrase voulait être entendue en premier, mais jamais au complet.

Délirante, elle ne le reconnut pas et le prit pour un autre serviteur de son tortionnaire.

"Non... ne me faites pas de mal... non..."

Il était triste de la voir ainsi, son sang se mêlant à l'eau, incapable de bouger sans souffrir. depusi combien de jour n'avait-t-elle pas mangé? au moins depuis sa disparition...

-Juliette, ma bien aimée, je vous retrouve enfin après une éternité étendue sur sept jours sans vous. Venez, rentrez, mais avant buvez et tenez ce petit morceau de viande, il est cru mais toujours bon.

Elle sortit un couteau lorsqu'il s'approcha d'elle, un couteau brisé et taché de sang. Visiblement, elle était incapable de le reconnaître, tant sa faiblesse la faisait délirer.

Elle se releva et, difficilement, tenant son bras gauche contre elle qui semblait la faire souffrir, elle prit une position plus défensive, le couteau devant elle.

"Vous ne me ramenerez pas... pas encore... j'ai fait ce que vous avez voulu... laissez moi partir maintenant... "

Une simple intonation anormale dans sa voix suffisait à comprendre qu'elle ne croyait pas s'adresser à Jorvik. Une simple intonation suffisait pour démontrer qu'elle s'adressait à une personne qu'elle détestait...

Elle recula, chancelante, le couteau brisé pointé devant elle. Elle semblait avoir du mal à marcher, mais avec toutes les blessures qu'elle portait, il était difficile d'évaluer si c'était à cause d'une blessure à la jambe.

Il était iminent qu'elle ait des soins, mais vu son état mental, ce ne serait pas facile de tenter de la raisonner....

[tah dah! j'ai pas fini moi la!!! envoye, réagi!]

Jorvik reprit ses esprits au moment où Juliette brandissait la lame devant son visage. D'instinct, il la saisit par le poignet pour qu'elle arrête de le menacer de la sorte. Une petite lame comme celle-ci ne lui ferait pas grand dégats, mai il avait peur qu'elle la retourne contre elle. Il lui arracha des mains et accota Juliette contre un arbre.

-C'est moi, Jorvik, je veux vous aider, vous saignez terriblement. Je dois vous soigner à tous prix, mais vu votre état, je vous parle seulement pour vous avertir de ce qui va venir. Je vous jure que vous irez mieux après, nous nous marierons et tout cela ne sera qu'un cauchemar.

Il lui donna un baiser pour sceller sa promesse.

Après, il fit ce qu'il avait appris pour aider le monde en détresses mentale. Il prit son souffle, lui murmura que tout allait bien se passer et cria de toutes ses forces, de façon qu'on l'entende du Danemark.

Aussitôt qu'elle sentit l'arbre contre son dos, enfinçant un peu plus la lame brisée dans son épaule, elle gémit longuement. Elle reconnut pourtant Jorvik, mais douta encore. Après tout, son ennemi pouvait toujours user d'illusions...

"Jorvik... dites-moi que c'Est vraiment vous... que..."

Mais elle fut incapable de continuer, s'étouffant parmis ses sanglots. Elle faiblissait à vu d'oeil, ses jambes ne la supportaient plus, les blessures de son dos lui causant d'atroces douleurs. Elle était gelée, mais malgré tout, bien sensible à la douleur.

-Oui c'est moi, Nogen sinde en other n'est bygone uden nemlig JEG jer vil kigge efter. Mais je vais avoir besoin de votre entière collaboration pour que je puisse vous aider. Dites-moi d'abord où je dois vous soigner en premier, je ne veux pas savoir comment vous vous êtes fait cela, vous me direz tout plus tard. Pour l'instant, il sagit de vous maintenir en vie.

Qu'importe si il était véritable ou non, il avait raison en disant qu'elle avait besoin de soin.

"La lame s'est brisée dans une plaie à mon dos... il faut la retirer... et nettoyer les autres plaies..."

Et elle voulait de l'Alcool. elle voulait se souler pour oublier les douleurs passées...

-Dans votre dos, d'accord, attention je ne promet pas que ça sera sans douleur.

Il la retourna et chercha d'où tout le sang provenait. Après avoir localisé la blessure, il regarda s'il pouvait l'enlever d'un coup sec, sans tuer Juliette. Avec désespoir, il considéra la blessure comme étant plus dangereuse qu'il le croyait. Ne voulant obéir à aucune stratégie, il fit un trou gros comme son avant bras dans le vêtement de Juliette puis plaça ses mains en cercle autour de la plaie. Il accota sa bien-aimée face à l'arbre et fit une pression de ses deux mains pour renfoncer la peau et couper le sang. Dès qu'il vit une morceau de lame sortir du dos de Juliette, il le mordit et essaya de la sortir d'un coup de tête vers l'arrière.

Le morceau de lame fut retiré aussitôt. Elle cria alors de douleur, tombant inconsciente. Il fallait maintenant refermer la plaie et ramener Juliette au chaud, le plus vite possible avant qu'elle ne tombe en hypothermie et qu'elle en meurre. Déja que les battements de son coeur étaient faibles, il fallait agir au plus vite.

-Tenez bon, je suis là.

Il prit Juliette d'un bras et l'amena dans la cabane, où il se dépêcha d'allumer un feu. Il enleva son chandail et lui attacha le plus serré possible sur la plaie, il doubla de la couverture. Après que le feu aie atteint une taille respectable, il coucha Juliette dos au feu, d'abord pour qu'elle sèche et se réchauffe. Il n'aurait pas pu essayer de lui faire profiter de sa propre chaleur corporelle sans risquer de nuire à la coagulation du sang.

Elle reprit légèrement conscience, le regardant d'un regard fievreux.

"Ils vont revenir.. ne les laissez pas me reprendre..."

Elle voulut se relever, tentant de se rassoir, continuer à fuir, prendre une bouteille D'alcool et rendre le tout moins pénible, fuir jusqu'à oublier pourquoi elle fuyait, fuir jusqu'à oublier qui elle était...

-Ils vont alors rencontrer le fer de mon épée.

Il fit une courte pause.

-Je vous conseille de ne pas toucher à l'alcool, vous êtes gravement blessée et l'alcool ne peut que vous affaiblir. Finissez cette bouteille, mais toutes les autres après vous seront dangereuses.

"Non... je..."

Ses sanglots se firent douloureux.

"Je vous ne supplies... to uce que j'ai voulu pendant cet enfer.. c'est etre dans vos bras et me souler... comme ca j'étais sur que j'oublirai ce qu'ils m'ont fait..."

Elle cala la bouteille, puis, vacillante ,se releva pour aller chercher l'opium qui se dissimulait dans son sac. Elle tremblait de froid, tentant de faire taire la douleur de son corps. Elle ne le trouva pas et, à bout de force, se laissa tomber à genoux, sanglotant violement.

"Tout ce que je veux... c'est.... c'est rendre cet enfer moins dur... ils... ils m'ont tellement fait de mal... je veux oublier... je ne veux plus souffrir..."

Jorvik savait quoi faire, l'alcool pouvait faire ralentir les battements du coeur, mais trop de n'importe quelle autre sustance pouvait seulement l'accélerer.

-Vous ne souffrirez plus bientôt, j'ai promis de vous sauver.

Jorvik ne pouvait s'empêcher de se demander qui "ils" étaient, s'ils étaient ausi mortels qu'elle lui babillait.

-Je vous aime, jamais je ne vous laisserai tomber, peu importe les sacrifices que je doit faire.

Elle le regarda droit dans les yeux, de son regard faible, délirant, les larmes ruisellant sur ses joues.

"Le sacrifice que vous aurez à faire c'est d'accepter que vous ne pourrez rien faire contre ma mort... ils m'ont promis la mort... et..."

Elle n'osa en dire plus et ses sanglots se firent plus amers, plus violents. Elle s'éloigna vers le lit, y cherchant un peu de chaleur. Elle avait faim, elle avait soif et elle voulait dormir.

-Votre mort se fera attendre alors. Pour cela, il faut que vous ne mourriez pas de faim, tenez, j'ai fait attention pour ne pas le brûler.

Il lui tendit le morceau d'ours, bien cuit sur le feu.

Elle grignotta un peu, juste assez pour qu'elle ne meure pas de faim puis se coucha de facon à lui tourner le dos, laissant la pointe du poignard de sa jarretière s'enfoncer encore dans sa hanche.

-Dormez bien.

Jorvik déchira un morceau d'ours et le fit cuire sur le feu dans le foyer de pierre. Il se sentait revivre, cela faisait près d'une semaine qu'il n'avait pas mangé. La texture de la viande encore très saignante le réjouissait, le goût pourtant amer de l'ours faisait apparaître un sourire sur son visage.

Au bout de quelques minutes, ses sanglots se calmèrent et elle reposa calmement, roulée en boule dans le lit, tentant d'oublier la douleur. Elle se savait encore un peu grisée par ce que l'ennemi lui avait fait prendre... elle n'osait imaginer la douleur à son réveil.

Sa respiration devint plus calme quoique faible et sifflante, son sommeil, malgré la fièvre, était paisible pour le moment et le couteau ne faisait pas trop de domage pour le moment.

Après s'être abreuvé au ruisseau et avoir fini la moitié de l'ours, Jorvik vint s'installer à coté de Juliette, mort de sommeil. Il grogna bonne nuit et s'endormit.

Au bout de quelques heures, la fievre se fit plus forte et son sommeil sembla beaucoup plus agité. Elle se réveilla en sursaut, dans un grand cri, trempée de sueur, le corps meurtri autant que son esprit.

L'agitation réveilla Jorvik, qui se pressa d'entourer Juliette de ses bras puissants et lui demander en chuchotant qu'est-ce qui n'allait pas.

Elle gémit lorsqu'il la serra contre lui et murmura à son oreille, d'une voix faible et agitée:

"Ils vonte revenir... ils... ils vont recommencer... non..."

le dernier mot étiat sortit comme un petit gémissement aigu.