premiere nuit

à bout de force, Juliette arriva à la cabane, en plein milieu de la nuit. elle sanglotait violement, ayant du mal à marcher. Aussitôt dans la cabane, elle se coucha dans le lit, s'endormant presque aussitôt, au bout de ses sanglots.

moins D'une heure plus tard, elle s'éveilla, frissonante de froid. Ne trouvant pas Jorvik, elle s'affola. Si, elle lui en voulait... mais pas au point de ne plus le voir...

Elle se releva et, arme au poing, décida de quitter l'endroit, ne se sentant pas en sécurité, sachant qu'il serait facile de la prendre la, seule, enfermée dans une cabane..

Se guidant par la lumière de la lune, elle décida d'aller observer l'océan pour calmer ses angoisses.

Lorsqu'elle revint, elle était accompagnée de Jorvik.

Aussitôt entrée, elle sortir une bouteille d'alcool de contre-bande, probablement du 50% et plus d'alcool, en calant la moitié malgré que ce soit mauvais pour elle et pour l'enfant qu ise développait en elle. Puis elle la tendit à Jorvik, se laissant tomber sur le lit.

-Merci.

Il l'empoigna fermement mais il ne put la porter à ses lèvres. Il ne sentait plus le besoin de boire cet alcool. Le seul fait d'être avec Juliette le guérissait de tous ses maux. L'effet qu'il ressentait alors qu'elle était à ses cotés était bien mieux que tout alcool. Son toucher plus bénéfique que le vent de la mer soufflant sur son visage. Il avait du mal à expliquer ce que ses sens recevaient comme dose de stimulants quand Juliette était là.

-Mais non merci.

"Tant pis alors"

Elle reprit la bouteille et cala le reste, calmant ce qui restait d'angoisse et de rage en elle. Elle ne connaissait malheureusement aucun autre moyen de se calmer sinon l'alcool et les drogues, mais comme ces dernières étant trop dommageable pour l'enfant, elle préféra se contenter de l'alcool.

"Mais si vous en voulez, il y en a toujours quelques unes dans mon sac et si vous prévoyez d'en avoir besoin de beaucoup, prévenez moi, j'irai en acheter d'autres... le vendeur est facile à amadouer, il était puceau... j'ai eu une dizaine de bouteille pour presque rien..."

Elle parlait comme si de rien n'était, souriant tristement à Jorvik. Elle ouvrit une autre bouteille en sentant l'angoisse remonter, la déposant ensuite sur le sol pour se coucher dans le lit.

-Vous savez qu'est-ce que je pense de cette méthode. Seulement en dernier recours, et ces bouteilles ne me semblent pas une façon de survivre. Mais à l'avenir, essayez de faire un peu attention.

Il lui donna un baiser sur le front pour finir sa phrase.

Elle eut un petit rire.

"Qu'en savez-vous? cela fait bien trois ans que je survie à l'alcool, aux drogues et à la prostitution... il me reste trois mois, je veux les vivre... depuis la mort de mon grand frere de la ruelle que je me prostitue... avant cela, il me payait tout... ne vous inquietez pas, je déteste me prostituer mais c'est devenu un automatisme pour survivre..."

-Trois ans? Quel âge avez-vous pour avoir commencé il y a trois ans?

"Eh bien 15 ans... en fait...j'ai eu 15 ans il y a quelques jours..."

Elle baissa la tête, prenant une autre gorgée d'alcool. Il est vrai qu'elle semblait plus vieille qu'elle ne l'était mais elle aurait voulu ne jamais avoir a le dire.

Jorvik la dévisagea, sûr qu'elle mentait. Quinze ans, quinze... Il avait quasiment 10 ans de plus qu'elle.

-Vous, vous avez pris trop d'alcool je pense. Vous ne savez pas ce que vous dites.

"Jorvik... tout ce que je vous dit, C'est vrai... mon père m'a envoyé en voyage avant que l'on ait pu me connaître, avant que ses amis aient commencé à me remarquer... 15 ans, c'est peu.. et pourtant, c'est assez pour que j'en ai connu beaucoup. Cela ne fait pas bien longtemps que je me prostitue mais l'alcool et les drogues sont dans ma vie depuis bien longtemps..."

Elle le regarda droit dans les yeux et, avec un sourire triste et las, rajouta:

"Vous en savez bien peu sur moi... et moins vous en connaitrez, moins ma mort vous fera mal"

Jorvik ne répondit rien, la douleur empêchant les mots de se former. Il vint seulement se coucher avec elle, pour lui faire profiter de sa chaleur corporelle.

Elel se tut mais ne dormit pas. Longuement, elle fixa le plafond, songeant à sa misérable existence.

Au bout d'un moent, pourtant, sa voix perca le silence.

"Et vous Jorvik... quel âge avez-vous?"

-Moi? Je ne compte pas mon âge, mais je vous dirais autour de 25 ans, je ne connais pas exactement, mais il me semble avoir vu 24 étés.

Elle poussa un soupir.

"Mais... mais la différence d'âge n'A pas vraiment d'importance..."

Dans la noirceur, elle laissait les larmes couler silencieusement le long de ses joues. Elle but le reste de la seconde bouteille puis murmura;

"Pourriez vous me donner une autre bouteille s'il-vous-plait?"

Il se leva et alla chercher une bouteille, la première à sa portée. Il lui tendit en ajoutant:

-Il va falloir que vous pensiez à réduire votre consommation. Je sais que vous n'aimerez pas mais il le faut.

"Qu'importe? de toute facon, je vais crever... et rien de pourratuer cet enfant! alors que je boive ne changera rien..."

Elel prit la bouteille et en cala une grande goulée pour se calmer.

-Si c'est pour moi le feriez-vous? Si je vous dis que je ne supporte pas de vous voir essayer de caler votre réalité au travers de la boisson. Je préfère vous voir vous battre contre la vie plutôt que de vous voir boire jusqu'à être malade. Je bois seulement en votre présence parce que c'est trop pour moi de vous voir dans cet état, pourtant j'ai vécu des situations sanglantes dans ma vie.

Il avait les larmes aux yeux quand il pensait à ses souvenirs d'enfance. Quand son père avait étranglé a mère à mort et l'avait laissé lui seul. Son seul refuge fut le temple d'Odin, où il avait bâti toute sa foi. Quelque années plus tard, il revit son père, aux cotés d'une jeune de l'ouest. Ce soir là, il l'avait égorgé, vidé de son sang. Peu après ce meutre, il se retrouva sur un drakkar en destination de la France.

Elle se coucha sur la hanche où elle dissimulait son couteau, lui tournant le dos. sentir la pointe de la lame s'enfoncer dans la chair la réconfortait déja, sentir son sang couler avait toujours eu cet effet. Elle ne bougeait pas, ne disait mot mais parfois, son corps était secoué d'un sanglot silencieux.

Lorsqu'enfin elle se décida à parler, sa voix était tremblante.

"L'alcool... c'est tout ce qui me reste... c'est tout ce qui me permet de rester en vie... c'est trop dur... si vous saviez... ca permet d'affronter plus facilement ce qui vient... ca.... ca me réconforte... ca permet d'oublier que je vis encore... je vous en supplies... ne me demandez pas d'arrêter... ce serait me tuer prématurément..."

-Je ne veux pas dire tout d'un coup, mais graduellement. Vous tuer serait bien après ma dernière volonté, vous le savez vos maux m'affectent bien plus que les miens.

Elle se retint de lancer un commentaire cinglant, ne voulant pas le blesser. Après tout, c'était bien un peu a cause de lui qu'elle allait mourir...

"Même graduellement j'en serais incapable... c'est trop ancré en moi... et puis... il ne me reste que trois mois... "

-Alors vivez votre vie. C'est tout ce que j'ai à dire et ce que j'aurai toujours à dire. Mais au moins, esayez de souffrir le moins possible durant ces trois mois.

Elle ne répondit pas. Elle sentait le sang coulant de sa petite blessure à la hanche qui humectait le lit, et les larmes qui coulaient silencieusement. Elle fit semblant de s'endormir, lassant le sang couler, laissant la pointe du poignard dans la plaie. Le sang continuait donc à couler, mais ce n'était pas assez significatif poru le moment pour l'en affecter moindrement.

Jorvik ne se sentait pas du tout fatigué, de nombreuses pensées tournaient dans son esprit. Cette femme était tout ce qu'il avait dans ce monde, et elle était à trois mois de le quitter. Il ne voulait pas y penser, mais chaque minute qui passait était quand même une minute de moins vers sa mort.

Au bout d'un moent, elle s'endormit véritablement, la fatigue et l'alcool l'emportant loin, au tréfonds de ses rêves prémonitoires.

Elle s'éveilla en sursaut quelques heures plus tard, ayant à nouveau fait un rêve sur sa mort. Pourtant, elle n'éclata pas en sanglot, elle resta calme. Elle se releva et regarda le sang qui s'était répendu. Puis elle retira le couteau de sa jarretière, observant avec attention la petit plaie qui avait tant saignée. Elle déchira un bout de sa jupe et enroula le morceau de tissu autour de la plaie, comme elle le faisait souvent.